Intégrer les algues à notre alimentation, grâce à Seabiosis

La plupart d’entre nous connaissent les algues nori qui enveloppent les makis-sushis et certains ont peut-être même goûté à une salade de wakamé dans un resto japonais. Mais à part cela, l’algue est un aliment qui demeure bien méconnu ici, et pourtant, nos eaux gaspésiennes en regorgent.

Élisabeth Varennes de Seabiosis s’est donné comme objectif de démocratiser la consommation d’algues au Québec. Pesto, tiges marinées façon cornichon, saucisson séché à la bière… l’entrepreneure d’origine française offre des produits savoureux qui les mettent bien en valeur.

J’ai eu le plaisir de discuter avec cette passionnée pour qui les algues n’ont aucun secret. La directrice recherche et développement et cofondatrice de Seabiosis m’a vraiment donné le goût d’en savoir plus sur ce « légume de la mer ».

Science, entrepreneuriat et symbiose

Détentrice d’un doctorat en biologie marine, Élisabeth savait dès la fin de ses études qu’elle travaillerait à son compte. Elle caressait le projet d’avoir sa propre entreprise, sans toutefois savoir vers quoi se diriger. C’est en discutant avec son mari Sébastien Brennan-Bergeron, intéressé par les bateaux et l’aquaculture, que le déclic s’est fait : le couple allait se lancer dans la culture d’algues. C’est ainsi que Seabiosis est né, en 2016. Un peu plus tard, un troisième partenaire, Vincent Coderre, prit part à l’aventure. « J’ai toujours cru en Seabiosis grâce à notre équipe », mentionne Élisabeth. « On est tellement complémentaires, capables de parler de tout. On a vraiment une belle synergie! »

Comme la vente d’algues fraîches est difficile, l’entreprise s’est tourné rapidement vers la transformation et achète désormais ses algues auprès de cultivateurs gaspésiens. « On est compétiteurs et en même temps, on fait des partenariats! Je vends des algues d’une autre compagnie sur mon site et elle vend aussi mes produits sur le sien. Seabiosis, ce n’est pas seulement de créer une symbiose avec la mer, mais aussi avec les fournisseurs », explique Élisabeth, qui a vraiment à cœur l’entraide dans ce petit milieu.

La symbiose est un principe très important pour l’entreprise : symbiose avec l’environnement, avec l’équipe, avec les collaborateurs; le concept est appliqué à tous les niveaux.

Plus d’algues dans nos assiettes!

Excellente source de minéraux et de fibres solubles, les algues auraient même « des propriétés antitumorales, immunostimulantes et un effet réducteur sur le cholestérol et l’absorption des graisses » (source: site web Seabiosis). Certes, elles ont un goût iodé, mais qui est fortement atténué en les faisant bouillir. Elles peuvent être cuisinées de mille et une façons, comme Élisabeth Varennes sait si bien le faire. Sur son site, elle propose une variété de recettes alléchantes à base des produits Seabiosis, comme des Raviolis sauce crémeuse au Pesto de Dulse ou encore une Sauce tartare aux Cornichons de Kombu. Elle m’a même parlé d’un yogourt aux fraises et au sirop d’érable qu’elle prépare à l’occasion, dans lequel elle ajoute un peu de kombu blanchi; un délice étonnant, avec une petite saveur umami.

Pourquoi la kombu? Tout simplement parce que c’est une algue qu’on retrouve au Québec en abondance, que sa cueillette ne nuit pas au développement durable et qu’elle a une saveur plus discrète et polyvalente une fois bouillie. Quant à la dulse, elle est surtout présente dans les provinces maritimes et un peu moins en Gaspésie, mais son goût de mer et de bacon fumé la rend délicieuse, même au naturel.

2020, une excellente année

Bien que la pandémie fut néfaste pour bien des entrepreneurs, elle a apporté de bonnes choses pour Élisabeth. Un peu d’incertitude et de stress au début, d’autant plus qu’elle devait présenter son nouveau produit : le pesto de dulse. Mais la fermeture des commerces et l’annulation des événements ont accéléré le développement de la boutique en ligne de Seabiosis. Celle-ci a eu beaucoup de succès, surtout avec le mouvement d’achat local qui s’est répandu cette année. « Je n’étais pas trop pressée de faire de la vente en ligne , je me disais que les gens ne seraient pas tentés d’acheter de la nourriture sur internet! Bien, en fait, oui! Je pense que les gens se sont rendu compte qu’ils avaient le pouvoir de vraiment nous aider en achetant nos produits. Avec le mouvement d’achat local, les gens étaient prêts à nous donner une chance, sans avoir goûté avant.»

Également, la saison estivale fut très bénéfique pour l’entreprise de Carleton-sur-Mer, qui a pu profiter de la vague de touristes québécois. C’est aussi en 2020 que Seabiosis a établi un partenariat avec Métro, qui distribue désormais ses produits dans plus d’une cinquantaine de succursales.

Le vent dans les voiles, Seabiosis cherche maintenant à rejoindre une clientèle canadienne et même internationale. À la fin 2020, l’entreprise a commencé à vendre ses produits sur Amazon et espère s’installer dans d’autres boutiques et épiceries à travers le pays.

Pour en apprendre davantage sur l’entreprise, consultez sa fiche membre.

Révisé par Rédaction MF