Ulule, le sociofinancement et le succès des entreprises locales

Une idée de projet, une nouvelle collection ou même une idée de startup trotte dans votre tête depuis quelque temps, mais vous vous questionnez à propos du financement ? Le sociofinancement est peut-être votre solution.

Bien qu’il existe plusieurs types de sociofinancement, de façon générale, ce concept est basé sur l’apport d’individus qui contribuent au financement d’un projet en échange de contreparties. La plateforme via laquelle le projet est présenté prélève un pourcentage en frais administratifs. Grâce aux médias sociaux, cette approche gagne en popularité depuis quelques années.

Signé Local s’est récemment unie à Ulule afin de promouvoir l’achat local à travers les initiatives de sociofinancement. La prochaine soirée de lancement aura pour thème «Fabriqué icitte» et mettra de l’avant les entrerises qui fabriquent leurs produits localement.

Pourquoi avoir recours au sociofinancement ?

Avant l’arrivée du sociofinancement, la recherche de fonds prenait habituellement trois formes; on se servait de nos économies, on sollicitait notre entourage ou on faisait une demande de subvention ou de prêt dans une institution financière ou gouvernementale. Le financement participatif offre une alternative intéressante. Cette démarche permet une certaine autonomie et elle constitue également une option lorsque les moyens conventionnels de financement ne sont pas accessibles. Tel que souligné par la Banque Nationale (partenaire d’Ulule), le sociofinancement est aussi un outil marketing qui permet de sonder le marché et de bâtir une communauté autour d’un projet.

Mais attention! Il ne suffit pas de monter un beau projet et de le lancer. Dès le départ, celui-ci doit captiver les gens par son originalité ou son histoire particulière. Aussi, au fur et à mesure que la campagne avance, l’instigateur du projet doit tenir sa communauté au courant de la progression de sa campagne et aussi remercier les gens de leur soutien. Une fois la campagne terminée, le responsable du projet doit remettre aux contributeurs les contreparties promises. Une campagne de sociofinancement demande donc une grande préparation, un suivi soutenu durant la campagne et finalement une dernière phase de travail après l’atteinte de l’objectif.

Les plateformes de sociofinancement sont nombreuses et leur fonctionnement varie grandement. Certaines guident le porteur de projet du début à la fin de sa campagne, alors que pour d’autres plateformes, le soutien à l’usager est peu ou pas existant. Le taux de succès des projets lancés sans accompagnement se situe autour de 10% seulement.

Dernièrement, je me suis lancée dans l’aventure d’une campagne de sociofinancement avec mon entreprise Mousseline. Bien franchement, je connaissais très peu de chose à ce sujet lorsqu’on m’a suggéré cette approche. Après avoir mijoté l’idée et avec un peu de réticence, j’ai foncé. J’ai décidé d’aller de l’avant avec mon projet après avoir constaté l’expertise et le soutien que m’offrait l’équipe d’Ulule.

Les défis d’une campagne de sociofinancement

Bien que l’idée de monter une campagne de sociofinancement puisse sembler très intéressante, il faut être préparé et sensibilisé aux défis d’un tel projet. Êtes-vous confortable avec l’idée de solliciter parents et amis, vos abonnés des médias sociaux, voire même des inconnus afin de leur demander de contribuer à votre campagne ? Est-ce que vous êtes prêts à investir un, deux ou trois mois de votre vie afin de préparer votre projet, communiquer de façon quasi quotidienne avec le public, vos contributeurs potentiels et les gens qui vous ont soutenu dans votre aventure? Finalement, êtes-vous en mesure de livrer vos contreparties selon l’échéance prévue? Vanessa Isabelle-Roy, fondatrice de Fotofibre, s’est retrouvée face à un défi personnel lorsqu’elle a décidé d’aller de l’avant avec sa propre campagne de sociofinancement: «pour une personne introvertie comme moi, c’est tout un challenge de faire ce genre de projet, car il faut être plus que présent et 100% investi pendant la durée de la campagne. Il faut brasser ses contacts pour qu’un maximum de gens voie le nouveau projet éclore. C’est donc, pour ma part, un dépassement de soi avec ses hauts et ses bas».

Pourquoi Ulule?

Contrairement à certaines plateformes où n’importe quel projet peut être lancé, Ulule procède à une évaluation approfondie des projets soumis. Ceux qui sont retenus bénéficient d’un soutien et d’un accompagnement avant, pendant, et même une fois la campagne terminée. C’est pour cette raison que les projets chapeautés par Ulule affichent un taux de succès dans près de 70 % des cas. Il est évident que pour qu’un projet soit gagnant, celui-ci doit être amplement pensé et très bien structuré. Il doit être attirant auprès des contributeurs potentiels. Afin de mettre toutes les chances de son côté, un porteur de projet via cette plateforme doit donc accepter d’être conseillé par le guide Ulule qui lui est assigné.

Sonia Roy, de SoMeow retient plusieurs points positifs de son expérience de campagne avec Ulule. «C’est une méthode de financement que je ne connaissais pas vraiment et cela m’a rassurée de savoir que je pouvais parler à des conseillers pour que mon projet soit optimal».

La «plus value» d’Ulule: les soirée Pitch, Pitch Night

En plus d’offrir un accompagnement personnalisé et une visibilité internationale à ses porteurs de projets, Ulule organise des concours ainsi que de nombreux événements destinés à faire connaître les marques et les produits de ses participants. Ces événements médiatisés (tels que les soirées Pitch Pitch-Lance) sont en soi un moyen efficace de faire rayonner les campagnes Ulule en cours.

Depuis août 2017, l’équipe d’Ulule a lancé 5 soirées Pitch, Pitch-Lance permettant d’augmenter la visibilité des participants en plus de leur offrir des bourses. Parmi ces cinq cohortes, plusieurs entreprises québécoises membres de Signé Local ont tenté leur chance avec succès, offrant, du même coup, une chance de plus aux entreprises qui fabriquent localement. Par exemple, C. Lunettes, lors de la soirée «Édition 101» a pu atteindre 103% de son objectif dans le but d’ouvrir un atelier professionnel; La Lichée a atteint 112% de son objectif afin d’ouvrir sa première boutique; So Meow a récolté 256% de son objectif dans le but de vendre son produit en précommande et Laucolo a récolté 375% de son objectif de prévente. Parmi d’autres membre de Signé Local ayant utilisé la plateforme Ulule avec succès, notons 94 Celcius (qui souhaitait aller à la rencontre de producteurs guatémaltèque), Beurd (dans le but de confectionner une première collection «familiale») et Mousseline (afin de créer une nouvelle collection).

Alors, c’est pour moi le sociofinancement?

Se lancer dans une campagne de sociofinancement, c’est quand même un pensez-y-bien. Cependant, si on y met tous les efforts nécessaires, le résultat sera certainement positif et le défi fort agréable et enrichissant. Personnellement, j’ai adoré mon expérience. J’ai été surprise de l’engouement qu’a suscité ma campagne. De plus, cette démarche m’a permis de tester l’intérêt du public pour une nouvelle collection.

Finalement, il faut souligner qu’une campagne de sociofinancement, ce n’est pas seulement avantageux pour le porteur du projet. En effet, le contributeur peut avoir plusieurs raisons d’appuyer un projet, car il en retire des avantages. La contrepartie offerte peut être un article ou un service en exclusivité ou à prix réduit. Elle peut aussi prendre la forme d’un geste social qui bénéficie à un groupe ou à une collectivité. Au-delà de la satisfaction d’encourager une petite entreprise, un organisme ou un créateur, le contributeur peut également avoir le sentiment de faire partie du succès du projet qu’il a appuyé.

Pour de plus amples informations à propos de la plateforme Ulule, veuillez consulter leur site web. Pour vivre l’expérience d’un lancement Pitch Pitch Night, venez nous rencontrer à la soirée «Fabriqué icitte» qui aura lieu le 17 avril prochain (pour plus d’informations, c’est ici!).

Révisé par Catherine