Shirley Bassey chantait Diamonds are forever alors que Marylin Monroe chantait Diamonds are a girl’s bestfriend; l’une et l’autre démontrent l’importance de cette pierre précieuse dans la culture populaire, mais aussi l’aspect mythique qu’elle a prise dans les esprits. Toutefois, alors que les slogans publicitaires continuent d’en vanter la valeur et d’enrichir l’image de luxe qui y est reliée, la pureté du diamant est vouée à être remise en question. Pour ceux qui envisagent de s’en parer, une question demeure incontournable : à quel prix? Et il n’est pas question ici de moyens financiers.
Une pureté apparente trompeuse
La production de diamants naturels est une activité commerciale extrêmement lucrative. Mais tous ces bénéfices ont des coûts environnementaux et humains. Comme toute industrie minière, l’extraction des diamants nécessite de creuser des mines qui sont bien souvent énormes, étant donné la disparité des gisements sur les sites d’exploitation (Myel, s.d., paragr. 9). Cela entraîne la dévastation de milieux naturels et d’habitats et, par conséquent, de graves perturbations des écosystèmes concernés. C’est sans compter les effets du retrait de la végétation et des premières couches de sol sur la stabilité de ce dernier.
Bref, la production de diamants, comme bien des activités industrielles liées à l’extraction de ressources naturelles, a des conséquences néfastes sur l’environnement. Le problème est qu’il n’y a pas d’alternative jusqu’à maintenant sur le terrain pour limiter les dégâts, contrairement à des industries comme celle du bois, d’autant plus que les grands milieux d’exploitation diamantaire sont situés dans des pays où les États n’ont pas nécessairement les moyens d’encadrer leurs industries en général (Schubnel, s.d., paragr. 6-17).
Ce dernier fait est d’autant plus flagrant au niveau humain. Dans certains pays, l’exploitation minière est toujours effectuée par des mineurs mal équipés qui risquent leur santé, si ce n’est leur vie, pour extraire ce qu’on appelle «les richesses du sol». À cette main-d’œuvre travaillant dans des conditions tant horribles qu’elles ne peuvent plus être qualifiées depuis longtemps de précaires s’ajoute tout le rapport à la criminalité qui entoure la vente de diamants. En effet, cette activité, étant extrêmement lucrative, attire les activités de trafic illégal. Le phénomène est d’autant plus présent dans certaines régions d’exploitation où la situation politique est instable. Le commerce de diamants finance alors des groupes armés, des trafics et autres activités criminelles en tout genre (Gautier, s.d., paragr. 25). Le diamant est donc loin d’être aussi immaculé qu’il n’y paraît; sous sa surface se cachent multiples impuretés.
La facette inexplorée du diamant
De nos jours, il existe des alternatives à cette pierre précieuse qui a, autrement, un lourd bilan éthique et écologique. On connaît principalement le diamant de laboratoire, aussi connu sous les appellations de diamant de synthèse ou de diamant de culture. Le principe est assez simple : en laboratoire, on recrée artificiellement les conditions nécessaires à la création de diamants dans la nature. Il s’agit alors de soumettre du carbone à une certaine pression à une certaine température en s’appuyant sur des échantillons de diamant pour y parvenir. Le processus est donc réalisé en accéléré; pas besoin d’attendre que des milliers d’années d’activité sismique et volcanique transforment des minéraux de carbone en diamant brut (Fontaine, 2019, paragr. 4).
Il est donc désormais possible de récolter davantage de diamants aux mêmes propriétés que ceux retrouvés dans la nature dans un laps de temps plus court. Cela réduit alors relativement la rareté du produit en plus d’en réduire les coûts de production; il est dès lors possible de diminuer de près de 30% le prix relié à l’acquisition d’une telle pierre (Flamme en rose, 2019, paragr. 2). Également, la démarche en laboratoire a une empreinte écologique nettement moindre, comme on peut le comprendre par le fait qu’il n’y a pas nécessité d’affecter l’environnement pour obtenir le produit recherché. Ces diamants sont également tenus davantage à l’écart de la criminalité, en plus de voir leurs créateurs insoumis aux conditions de travail difficiles des extracteurs traditionnels.
Toutefois, le diamant synthétique n’est pas la seule alternative au diamant naturel; la moissanite se propose également comme une solution de remplacement efficace. Cette pierre, comme le diamant de culture, est principalement une pierre de synthèse et se voit donc attribuer les mêmes avantages écologiques et éthiques. En outre, les prérogatives financières relatives à la moissanite sont également à l’image de celles du diamant synthétique, soit un coût autour de 20% inférieur à celui du diamant naturel. De plus, la provenance de cette pierre est toujours connue et assurée de respecter des principes éthiques et environnementaux, puisqu’une seule entreprise possède les permis et autorisations nécessaires pour la produire (Flamme en rose, s.d., paragr. 1, 8 et 10-11).
En définitive, des alternatives au diamant naturel sont possibles et présentent un bilan éthique et environnemental beaucoup plus positif en plus d’être plus abordables. Ces pierres rendent plus accessible le diamant, démocratisant sa possession. Plusieurs détracteurs subsistent toujours dans les milieux plus conservateurs de la joaillerie, invoquant le fait que n’étant pas sujet d’une évolution millénaire et retiré des entrailles de la Terre, un diamant de laboratoire revêtirait moins de valeur; ce serait une pierre bas de gamme (Saint-Laurent dans Fontaine, 2019, paragr. 15). Il revient alors ici à définir ce qui donne de la valeur à une pierre: sa valeur sentimentale lorsqu’elle est offerte ou le sang et la sueur versés pour l’extraire du sol? Les souvenirs y étant rattachés ou la dévastation écologique qu’entraîne son exploitation? Les valeurs éthiques et écologiques qu’elle évoque ou l’extrême lucrativité de son industrie?
Le mythique diamant doit être remis en question et les sceptiques face à ses alternatives doivent être confondus; le diamant, par les dommages qu’il cause, n’a plus la cote et se doit d’être remplacé sur le marché par des pierres qui sont plus humaines dans les valeurs qu’elles véhiculent. Le diamant de synthèse et la moissanite, quasi identiques au diamant naturel, se doivent d’être davantage connus et portés, car jusqu’à quel point peut-on encore accepter le coût humain et écologique de l’exploitation des pierres précieuses traditionnelles?
Révisé par Marie-Pascale
Photo de couverture: Myel Design
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