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Nature Imprint, célébration de la flore urbaine

Nature Imprint, célébration de la flore urbaine

C’est dans un atelier ensoleillé par les rives du canal Lachine dans Saint-Henri que Geneviève Gallant, fondatrice de Nature Imprint, se rend tous les jours à vélo. Céramiste, elle y façonne l’argile dans laquelle elle y laisse des empreintes : celles des plantes fraîches oubliées des terrains vagues de son quartier.

Nature imprint_atelier

L’atelier de Nature Imprint

La douce enfance

Depuis son jeune âge Geneviève travaille de ses mains « toute seule parce qu’elle est capable de le faire ». Des bouchons de bière qu’elle écrasait dans le garage de son père jusqu’aux outils et meubles qu’elle concocte maintenant.« J’allais dehors, j’avais des coffres aux trésors, puis j’y collectionnais des roches et certaines de mes fleurs préférées que je m’amusais à identifier avec des livres à la bibliothèque. Ça m’a toujours passionnée ! »

Genevieve Gallant_Nature Imprint

Genevieve Gallant, fondatrice de Nature Imprint

Il était une fois, la vie d’adulte

Une fois ses études en arts plastiques terminées, elle aura passé un an sans faire ce qui la passionne, dépourvue d’un atelier où s’exercer, l’âme un peu triste. C’est à ce moment que Nature Imprint a tranquillement germé, dans un espace coopératif qu’elle et une amie ont fondé pour pouvoir se poser et finalement œuvrer. « Au début, je faisais de la sculpture. J’aimais ça, mais je voulais faire des fossiles. L’idée m’est donc venue d’imprimer des herbages moi-même sur de la terre. » Genre de fossiles artificiels durables, elle confectionne des objets fonctionnels à vocation décorative pour orner notre quotidien. Que ce soit des aimants, des plats de service, des cadres, des vases, des tasses ou des porte-bougies, elle est toujours en train de patenter de nouveaux produits en explorant les divers procédés texturés et colorés qui l’inspirent.

Nature Imprint

Le procédé décortiqué

Armée de discipline, la céramiste aime le chemin lorsque parsemé d’apprentissages. Geneviève se plait à revisiter ses « échecs », ou ce qui a moins bien fonctionné, pour les comprendre et les améliorer. C’est comme ça qu’à travers les années, elle aura su adapter ce qu’elle fait à ce dont les gens ont besoin.

Pas surprenant qu’elle ait la patience d’aplatir l’argile à l’aide d’une galetteuse, de la lisser et de la laisser reposer, pour ensuite aller cueillir ses plantes qu’elle estampille en les compressant avec un genre d’énorme rouleau à pâte. Et ce n’est pas tout : vient alors le temps du découpage (réalisé grâce aux gabarits qu’elle fabrique), de la finition, de la cuisson, des couleurs et d’une deuxième et finale cuisson. Quand même !

Elle vibre au contraste du bleu sur l’argile, au ton sur ton du rouge sur celle-ci, puis sur le vert, couleur nature qui s’y inscrit. Ses plantes de prédilection sont la verge d’or, la carotte sauvage, le vinaigrier, le panais, le frêne, le trèfle, le ginkgo et la vigne des rivages.

Peu nécessaire de mentionner qu’il fut un jour un peu complexe de répondre à une demande grandissante en plein hiver. Les réalités saisonnières d’ici viennent avec certaines contraintes, certes, mais qui dit contrainte dit aussi créativité ! Elle a donc conçu des tuiles en céramique dans lesquelles elle coule du latex qui prend la forme de la plante y ayant auparavant laissé sa trace. Plutôt astucieux !

Où se cache-t-elle ?

L’ordinateur, c’est sa bête noire. Or elle travaille très fort à élargir l’offre en ligne de ce qu’elle fait, parce qu’elle-même avoue ne pas être allée dans un magasin depuis bien longtemps. On peut quand même la trouver en boutique chez Femme Mécanique Design et Tad-dah! . Pour les gens d’Ottawa, on peut dénicher ses créations chez Maker House Co .

Selon elle, il reste que la meilleure façon de la rejoindre, en temps normal, est dans les événements Pop Up, où des artisans de la région de Montréal se rassemblent sous forme de marché impromptu pour partager leurs petites merveilles faites avec leurs mains habiles.

Bref…

Geneviève Gallant, c’est aussi manger du popcorn au poivre et chili de chez POPS ART tout en buvant un délicieux masala chai dans un espace coopératif, où l’on peut voir les œuvres d’autres céramistes/potiers-ères.

Elle rêvasse d’un jour rencontrer non pas le prince charmant, mais quelqu’un avec qui elle pourrait partager toutes ses belles idées et le temps qu’elle leur consacre. Sa locomotive voulant tout faire elle-même serait peut-être en train de changer. Serait-ce la trentaine? Dans tous les cas, elle est dans la fleur de l’âge et ce qu’elle crée aussi.

Revisité par Ariane Lessard en janvier 2021

Couverture : Gabrielle St-Pierre

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