Arriver à combiner sa passion et ses talents est un art qui n’est pas donné à tous. C’est pourtant l’exploit qu’a réussi à accomplir Élène Beaudoin, propriétaire, designer et couturière de l’entreprise Cass’. Avide de vélo, elle se sert de ses habiletés de couturière pour concevoir des accessoires au look moderne et décontracté pour cyclistes de ville.
Une entreprise qui roule
Comme bien des gens, Élène Beaudoin n’a pas commencé ses études en ayant pour but de devenir propriétaire d’une petite entreprise. C’est plutôt la science politique qui l’a occupée pendant quelques années, avant qu’elle ne fasse le grand saut vers l’entrepreneuriat. Elle a longuement hésité entre s’adonner à une occupation plus sûre, qui lui permettrait de bien répondre à ses besoins, et ce qu’elle considérait comme un loisir, soit la couture. « J’ai toujours eu un côté manuel, j’aime être autonome et faire quelque chose de mes mains. » Ayant travaillé plusieurs années comme coursière à vélo, elle a pu constater qu’il existait un manque sur le marché de l’équipement de vélo de ville, soit pour des produits pratiques, mais aussi esthétiques. C’est ce qui l’a menée à démarrer Cass’ en 2014. Le nom a été inspiré par le tout premier produit de l’entreprise : la casquette pour cycliste, conçue pour être portée tout en confort sous un casque de vélo.
Le défi était parfait pour la couturière-patronniste, qui préfère ne pas avoir de patron ni en être une, qui aime travailler par projets, et qui a une soif de créativité qui est assouvie par les opportunités que lui offre son entreprise. Depuis la conception de Cass’, elle a aussi suivi des formations d’appoint pour peaufiner ses compétences en entrepreneuriat, telles que la vente ou l’utilisation du logiciel Photoshop.
Un parcours progressif
Depuis les débuts de l’entreprise, Élène a lentement développé une collection d’accessoires tels que divers sacs et chapeaux qu’elle conçoit et confectionne spécifiquement pour les besoins des cyclistes de ville. Son but? « Ne pas avoir l’air de venir de faire le tour de France, » dit Élène avec bon cœur. Les produits de Cass’ permettent aux clients de se rendre au travail ou à un rendez-vous en portant des accessoires ayant un look plus moderne que sportif. « C’est vraiment pour les gens pour qui le vélo fait partie du quotidien. » Pour ce faire, elle utilise le coton ciré comme matériau de prédilection pour fabriquer ses sacs, donnant un look urbain à ses produits, tout en étant résistants à l’eau. De plus, les sacs comportent des systèmes d’attache intégrés qui permettent de resserrer ou desserrer les sacs (passant du sac à dos au sac messager et vice versa), d’attacher un cadenas en U de façon sécuritaire, ou encore d’y insérer une lumière de vélo. « Tout est pensé pour le vélo. »
D’année en année, elle développe de nouveaux modèles ou de nouvelles versions de modèles précédents à offrir à sa clientèle. L’offre de l’entreprise se développe donc petit à petit, sans se presser. « Je ne ressens pas le besoin d’aller vite. J’y vais une chose à la fois. »
Un chemin parsemé d’embûches
Plusieurs entreprises ont été touchées par la pandémie de la COVID. Pour Élène, cette période difficile à plusieurs égards a en fait été bénéfique. « Ça m’a dégagé énormément de temps que je finissais par ne pas avoir. » En effet, la période d’isolation et de distanciation lui a permis de se reposer davantage, et même de travailler sur différents projets tels que le développement de son site web, qui sera disponible sous peu.
Cela dit, la pandémie n’est pas le seul obstacle auquel Élène a dû faire face dans son parcours. Étant donné qu’elle a entamé la croissance de son entreprise lentement, elle est passée sans le savoir à côté de plusieurs opportunités de subventions de démarrage, disponibles pour de nouvelles entreprises. « J’ai l’impression que ça m’a suivie longtemps. » N’empêche qu’elle a poursuivi ses démarches et a éventuellement été acceptée au Conseil des Métiers d’Art du Québec (CMAQ), ce qu’elle considère comme étant un de ses plus grands accomplissements. « Ça m’a assuré une pérennité. » Elle a maintenant intégré une communauté d’artisans ayant des valeurs et des passions communes.
Tomber pour se relever
Élène croit que la discipline et la résilience sont des qualités qui lui ont permis de persévérer et de connaître du succès aujourd’hui. Pour elle, l’important est « d’être capable de célébrer les bons coups et être résilient pour les mauvais coups ». Elle se lève chaque jour avec l’objectif de trouver de nouvelles façons de réussir. Elle croit aussi que prendre plaisir à son travail et prendre soin de soi sont essentiels pour assurer sa réussite entrepreneuriale : « méditer, bouger et rire tous les jours, c’est la clé pour garder mon équilibre ».
Bien qu’elle se considère bien entourée par ses partenaires de travail, Élène mentionne qu’il y a une circonstance particulière dans laquelle elle s’imagine collaborer avec d’autres personnes dans le cadre de son travail : « J’aimerais travailler avec les membres de ma famille ».. Elle le dit en riant, sachant très bien que sa famille est éparpillée et que ce rêve n’est pas nécessairement réaliste, mais elle admet qu’elle prendrait plaisir à gérer une entreprise familiale.
Le futur de Cass’
Les produits de Cass’ sont actuellement disponibles sur Etsy, ainsi que sur d’autres sites dont la liste se trouve sur la page Facebook de l’entreprise. Élène participe aussi habituellement au Salon des métiers d’art à Montréal pendant le temps des Fêtes, ainsi qu’au Salon plein art de Québec pendant l’été (ou à tout le moins, elle y figurait avant la pandémie – reste à voir si les salons du temps des Fêtes auront lieu cette année et quelle forme ils prendront). Ses produits seront également bientôt disponibles sur son nouveau site web et elle fera bientôt partie d’une collaboration spéciale avec la Fabrique 1840 de Simons, dans le cadre d’un marché virtuel. Élène prépare également le lancement de nouveaux produits, dont un sac banane, revenu à la mode dans les dernières années.
Vous pouvez vous attendre à ce qu’Élène continue de trouver des opportunités de création qui permettront à Cass’ d’être une entreprise aussi éthique que possible et qui communique le plaisir du vélo. « C’est tellement un vecteur de liberté, le vélo dans la ville. »
Révisé par Marie-Pascale
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