Pour Alexandre Roux, fondateur de Tchaga Kombucha, la commercialisation de ses premières bouteilles de kombucha le 20 mars 2016 a une grande signification : elle coïncide avec la naissance de son fils. J’ai moi-même rencontré Alexandre au Silo de Sherbrooke, épicerie zéro déchet, lors d’un événement, quelques mois à peine après que ses produits se soient retrouvés pour la première fois sur les rayons.
De la maison aux quatre coins du Québec
Alexandre m’a raconté que l’entreprise est née à la maison, alors qu’il produisait du kombucha pour sa consommation personnelle. Il s’est collé aux origines du produit, qui sont loin de ce qui est présent en magasin actuellement. « Je voulais conserver l’origine du kombucha, soit la mère (le dépôt que l’on retrouve au fond de la bouteille), le thé et l’ingrédient servant à aromatiser le tout. Le sucre a été majoritairement mis de côté, puisqu’il masque grandement le goût originel », m’explique Alexandre.
Son but était de mettre en marché un kombucha artisanal pur à 100 % qui goûte « comme à la maison ». Et effectivement, le goût du Tchaga est loin des jus pétillants actuellement en vogue. Tchaga porte une attention particulière à ce qu’apporte la mère à la boisson.
Depuis les débuts de l’entreprise, cette dernière a subi de nombreux changements et franchi plusieurs étapes. La plus grande a certainement été l’installation de la production dans une usine de type microbrasserie flambant neuve à Sherbrooke. Cet atelier à la fine pointe de la technologie donne la chance à l’équipe de Tchaga d’assurer une production à plus grande échelle et d’accorder plus de temps à la recherche et au développement de nouveaux produits.
Des saveurs d’inspiration locale
La collection Tchaga comptait au départ trois saveurs, soit au chaga, à l’argousier et au gingembre. L’entreprise mise sur le local dans presque toutes les étapes de sa production. Soulignons d’abord que la maison de thé québécoise Camilia Sinensis est la fournisseuse officielle de Tchaga Kombucha pour les thés à la base de ses mélanges.
D’abord, le chaga, un champignon qui pousse dans les forêts québécoises, est reconnu pour ses nombreuses vertus. C’est d’ailleurs l’inspiration du nom de la marque. L’argousier est une petite baie jaune et acidulée des régions boréales québécoises et fait également l’objet d’une des recettes de Tchaga. Enfin, le gingembre, une racine goûteuse et empreinte de fraîcheur, est le dernier parfum de la première vague de commercialisation de Tchaga.
Cet ingrédient, qui n’a pas grand-chose de local, démontre toutefois la volonté de l’entreprise de promouvoir les ingrédients locaux et le commerce de proximité. « Nous commencerons cet été à faire affaire avec un petit producteur local près de Sherbrooke qui sera notre fournisseur officiel de gingembre local et cultivé au Québec. »
Innovation
Passionné par son entreprise et surtout par le kombucha conforme à sa nature première, Alexandre a innové dans son parcours d’entrepreneur, notamment par la création d’un kombucha à saveur de houblon. Cet ajout a constitué un défi de taille pour l’entreprise. « L’ajout de houblon au kombucha crée une instabilité importante. Au début, certaines bouteilles débordaient sous la pression que créait le mélange. On a d’ailleurs failli abandonner. Cependant, après plusieurs tests et périodes d’essai, notre produit est désormais stable sur les rayons. »
Il ajoute qu’il est particulièrement fier de cette saveur en raison du travail acharné qui l’a mené au produit actuel, mais aussi parce que la saveur est très appréciée des consommateurs. Il indique cependant que la règle du « soit on aime, soit on n’aime pas » s’applique à ce produit, puisqu’il a un goût unique et nouveau. Pour avoir eu la chance d’y goûter, son goût floral et délicat se rapprochant de la bière est très rafraîchissant. Le kombucha au houblon peut aisément être servi comme bière sans alcool. Et en plus, le houblon dont s’approvisionne Tchaga vient également du Québec.
Évolution dans le contenu comme dans les contenants
Initialement vendu en bouteilles de verre, le kombucha de Tchaga a ensuite été distribué dans certains restaurants et boutiques en fût. L’entreprise compte actuellement une quarantaine d’installations en fût un peu partout au Québec, où une douzaine de parfums, dont certains exclusifs, sont proposés. Un fût est d’ailleurs disponible à la boutique Signé Local du Dix30. À ce jour, les produits Tchaga sont disponibles à l’unité dans plus de cent points de vente à travers la province.
Ayant des préoccupations environnementales, Alexandre a dernièrement fait le choix d’orienter l’entreprise vers un développement plus durable. « Les contenants de verre dans lesquels sont embouteillés les produits sont consignés et recyclables, mais le processus de récupération est complexe. De la collecte des contenants jusqu’au recyclage lui-même, le processus est énergivore et entraîne des pertes importantes, notamment pour le verre lui-même », m’explique-t-il. Il a donc pris la décision d’apporter des modifications à ses installations afin d’embouteiller sa production en canettes. Cette transition assure une récupération plus efficace de l’emballage et fait également en sorte que ce dernier soit moins fragile. Le format a aussi été réduit afin de permettre aux consommateurs de boire la totalité du kombucha en une seule fois et d’ainsi le déguster à son meilleur.
À noter que l’apparition des canettes sur les étalages sera accompagnée de nouveautés pour nos papilles… À suivre et à intégrer à nos breuvages estivaux !
Pour en apprendre plus sur l’entreprise, visitez sa fiche produit.
Révisé par Mélanie
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