Mêler l’esthétique à l’écologique, est-ce possible? En 2015, Marjorie Imbeault avait ce désir de décorer et de créer du beau. Elle avait aussi le désir de respecter ses valeurs environnementales, de réutiliser et recycler : « mon but est de diminuer mon empreinte écologique en réutilisant et en récupérant », explique-t-elle fièrement.
Elle a donc lancé son entreprise, Ebwa qui, aujourd’hui, présente sa collection nature zen.
Un produit écoresponsable
« Tout mon bois provient d’arbres morts, de bois recyclé, d’anciennes palettes. Mon père, qui est dans la construction, me donne beaucoup de matériaux », explique Marjorie. Même pour la quincaillerie, la jeune entrepreneure utilise le plus possible des pièces recyclées (comme les poignées). Seules les vis et attaches sont des matériaux neufs.
Elle essaie aussi d’utiliser des produits qui ne sont pas nocifs pour l’environnement. Par exemple, le lichen, sur sa pièce Chloé, n’est pas tenu par de la colle, comme c’est habituellement le cas : « je cherchais une autre solution. J’ai donc gardé les clous des palettes de bois pour le fixer ».
Même son emballage de livraison est recyclé grâce à son conjoint qui fait livrer beaucoup de produits dans le cadre de son travail. Elle réutilise donc les boîtes, le papier kraft, le plastique protecteur, etc. « C’est pas wow, mais ça engendre peu de déchets », dit-elle souriante.
Pour la finition, elle utilise aussi des produits non toxiques. Dernièrement, elle a découvert la peinture La Fusion, qui est sans COV. Comble de bonheur, il s’agit d’un produit canadien: « j’essaie dans la mesure du possible de m’équiper en produits canadiens ou québécois », m’explique-t-elle. Elle a vite adopté le produit qui est sans odeur et qui nécessite moins de couches que les produits qu’elle utilisait avant. Aussi, le fini déjà lustré lui sauve la couche de vernis. Une économie de temps et d’argent.
Créer pour vivre
Au départ, Marjorie m’apprend que c’est la revalorisation de meuble qui lui a donné le goût de travailler dans ce domaine. Et la valorisation, encore méconnue au Québec, est une belle façon d’économiser. Car étant recyclés, ces meubles coûtent moins cher qu’en magasin (c’est un client qui lui a fait remarquer!), avec ce petit plus que permet la revalorisation!
Dans son atelier, situé au sous-sol de sa maison, on découvre quelques meubles qu’elle a retapés. Et lorsqu’on monte à l’étage, on aperçoit une décoration nature zen. La majorité de ses meubles ont été revalorisés ou créés par elle, de sa table à manger, premier meuble à lui avoir donné la piqure, jusqu’à son étagère à épices.
Aujourd’hui, ce qui n’était au départ que quelques projets DIY est désormais son gagne-pain.
La collection nature Zen
Chaque produit de la collection inspire effectivement la nature et le zen. Deux matériaux ressortent : le bois et le lichen.
Ses cadres sont peints au fur et à mesure, selon les demandes des clients. Le client peut donc choisir le motif et la teinte du bois qu’il préfère. Les motifs ont été créés par Marjorie, puis découpés afin d’en créer des pochoirs réutilisables.
Ses pièces portent des noms : Chloé, ou encore Léo, son cadre de lichen, peut prendre jusqu’à une heure pour coudre le lichen. Vivianne, les petits pots de lichens, ont été construits à partir de résidus de ses autres décorations. Florence ne se décline qu’en cinq morceaux. « Je le trouvais tellement beau (le tronc) que je ne voulais pas attendre ». Ses porte-manteaux sont en bois d’érable : « c’est mon produit préféré, j’en ai en quantité industrielle! », dit-elle rieuse.
Enfin, elle a ajouté des porte-plantes à sa collection. Pour ses porte-plantes, elle utilise une fibre écologique, la sisal. Issue de l’agave, la pousse de cette fibre est écoresponsable : elle nécessite peu d’eau, lorsqu’elle est coupée elle est entièrement utilisée (sirop d’agave, moulée, etc.), elle est biodégradable et très résistante.
« Je veux encourager les gens à mettre du vert dans leur maison », explique Marjorie.
Sortir de sa zone de confort
Marjorie est une créatrice. Elle est donc allée chercher l’aide d’une coordonnatrice en marketing pour l’aider à transformer son image et amener son entreprise à un autre niveau. Dans son atelier, sa collection de décoration est étalée, mais Marjorie pense déjà aux collections à venir qui proposeront des produits de service.
Elle souhaite aussi pousser vers le marché américain, un public qui semble déjà intéressé par ses produits. Elle vise principalement le marché en ligne puisque les marges de profits y sont plus élevées. En effet, en boutique, la consigne est souvent élevée, ce qui gruge son profit. Pour pallier ce manque, elle doit alors bien gérer son travail afin de minimiser son temps de fabrication, sans diminuer la qualité. De plus, Marjorie sent que les consommateurs se dirigent de plus en plus vers la vente en ligne.
Elle se permet tout de même une première collaboration avec la boutique Gypsy Boheme qui présentera des créations uniques, cet automne. Ce partenariat lui permettra de laisser aller sa créativité puisqu’avec ses collections en ligne, elle s’oblige à créer que quelques modèles qu’elle reproduit par la suite à la demande.
Au final, la jeune créatrice pense que ce sont « les plus petits gestes qui vont aider à réduire notre empreinte écologique ».
Pour plus d’informations sur cette entreprise écolo, visitez la fiche membre!
Révisé par Louise
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