Ces jours-ci, c’est entre Montréal et la France que j’ai pu joindre Benjamin Carrara, fondateur de l’entreprise montréalaise de microcoutellerie Rienafer. Petite en termes de taille et de volume, Rienafer transmet néanmoins de la passion à l’état brut. Avec sa philosophie de prendre son temps, Benjamin Carrara se laisse guider par l’émotion et le plaisir de réaliser chaque pièce, un couteau à la fois.
La petite histoire
Benjamin a imaginé le concept de Rienafer lors d’un voyage en Corse, suivant la rencontre d’un artisan coutelier, par pur hasard. Aves sa passion contagieuse, l’artisan a insufflé chez Benjamin le désir soudain de fabriquer son propre couteau. De retour à Montréal, il perfectionne alors ses connaissances quelque temps aux Forges de Montréal, puis installe finalement un micro-atelier derrière son appartement du plateau.
Petit à petit, Benjamin Carrara commence à produire des couteaux qu’il offre aux amis et à la famille. Une amie, Chloé, chocolatière bien connue à Montréal, encourage alors l’entrepreneur en devenir à postuler pour exposer au Souk@Sat et à tester le marché en vendant ses créations. Sa participation aura porté fruit, puisque ces rencontres l’ont encouragé à aller de l’avant dans son projet d’entreprise locale. Et d’où est venu le nom de l’entreprise? Comme Benjamin a deux enfants et qu’il avait, à l’époque, un emploi à temps plein, il ne pouvait se consacrer à sa passion que lorsqu’il n’avait rien à faire… d’où le nom!
L’artisanat et ses défis
L’entrepreneur progresse constamment, mais la rentabilité demeure son principal défi. Cette passion coûte cher, autant en matériaux qu’en temps consacré à chacune des créations. Il peut donc être difficile de faire comprendre aux acheteurs la valeur d’une œuvre, considérant les produits fabriqués en Chine qu’on retrouve sur le marché.
Mais dans l’artisanat, la démarche est différente, chaque pièce est unique. Ici, les matériaux utilisés sont l’acier et les matières naturelles. Les lames sont généralement faites d’acier au carbone, mais aussi d’autres matériaux comme l’acier de Damas. Pour les manches, le choix est assez vaste, mais le plus souvent des matières naturelles sont mises de l’avant, comme le bois, la corne ou l’os.
Son outil indispensable? Sa forge et son backstand, tout neuf et très efficace, fabriqué par celui qui lui a appris beaucoup, Daniel Cerbera. Fidèle aux principes d’économie locale et d’écologie, Benjamin mise sur les matériaux de récupération, qu’il ramasse ou troque avec d’autres artisans. Son entreprise offre aussi des services d’aiguisage.
Rien à faire!
Sa plus grande fierté? Quand un client lui envoie des photos de son couteau en action! C’est toujours très gratifiant. Et sa devise professionnelle? «Rien à fer», évidemment.
Pour l’année à venir, les défis seront énormes pour l’entreprise. En plus de l’artisanat et de l’aiguisage, l’entrepreneur passionné travaille sur une ligne de couteaux sous le thème de la Méditerranée et produite en petite série. À découvrir et à apprécier sous peu, pour leur utilité ou comme objet de collection!
Pour en apprendre davantage sur les créations originales de Benjamin, visitez sa page de membre Signé Local!
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