Consommer localement a toujours été une priorité dans notre maison, dans toutes les sphères. Issue d’une famille d’artistes, j’ai toujours accordé une importance capitale à l’impact et au sentiment d’appartenance d’un objet, d’un moment, d’un service. Avoir le regard allumé sur chaque étape d’une production, le souci du détail derrière un service, l’authenticité d’une idée, la sincérité de celui qui bâtit…
Étant donné que nous aurons à consommer toute notre vie, d’une manière essentielle ou parfois plus superficielle, il est important d’avoir ce questionnement sur l’origine de ce que nous achetons. Chaque décision que nous prenons influence, à petite ou grande échelle, l’économie locale et l’environnement. Il m’importe que les aliments que je consomme soient en harmonie avec mon corps, produits le plus naturellement possible. Que le manteau que je porte en hiver soit fait dans des conditions humaines. Que le café où je vais rédiger mon article soit une petite entreprise familiale qui redonne à son quartier. La proximité avec la source même d’un produit ou service ajoute un sentiment de fierté et d’appartenance : savoir que le prix que j’ai payé permet à une famille de vivre plus confortablement, de s’épanouir.
Quand j’ai lancé mon entreprise, il y a plus de deux ans, mon objectif premier était l’éducation : ouvrir la discussion sur l’ampleur de la société de consommation (et de surconsommation) que nous avons atteinte aujourd’hui et qui continue de prendre des proportions exorbitantes. Ayant étudié en mode il y a dix ans, j’ai très rapidement pris conscience de tout le travail derrière chaque morceau de vêtements que contient ma garde-robe. Après le visionnement du documentaire « The True Cost », ma mission s’est concrétisée : je voulais partir à la conquête du monde de la consommation responsable et sortir les gens, une personne à la fois, du tourbillon du « fast fashion ». Je souhaitais offrir un produit fait par des gens d’ici, avec un tissu fabriqué dans le plus grand respect de l’environnement, ayant une durée de vie raisonnable, à un prix raisonnable, autant pour le produit lui-même que pour le respect des gens qui ont participé à sa conception.
Pour moi, consommer local rime aussi avec minimalisme. Dans cette optique, j’ai aussi commencé tranquillement à vivre dans une optique « zéro déchet ». C’est un processus de longue haleine qui teste constamment mes limites, mais qui m’oblige à me poser des questions non seulement sur la provenance, mais aussi sur la nécessité de chaque achat. Après avoir déménagé dans mon nouveau chez-moi et avoir fait un tri dans tout ce qui traînait depuis longtemps, j’ai décidé de changer ma manière de vivre, de l’adapter adéquatement à mes valeurs. Puisque ma belle-famille travaille en ébénisterie, une bonne partie de notre mobilier a été fabriquée par eux. Manuelle, curieuse, autodidacte, j’ai alors décidé de restaurer nos meubles afin de leur donner une nouvelle vie, de minimiser les achats superflus. Réduire, réutiliser, recycler. Non seulement nous avons des éléments uniques fabriqués par des gens qu’on aime, mais en plus, on poursuit notre quête vers un mode de vie de plus en plus responsable, le tout avec style!
Et cette mentalité s’applique à chaque volet de ma vie, à chaque décision que je prends, à chaque achat que je fais. Depuis ce jour, la manière de consommer des gens qui m’entourent a beaucoup changé. Nous avons même fait un échange de cadeaux 100 % local à Noël dernier! C’est le plus beau sentiment que de savoir que nous avons une influence positive et concrète grâce à nos valeurs.
Je vous invite à suivre « Ma vie Made in Canada », un projet documentaire sur un mode de vie 100 % canadien!
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