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Souffleur de verre : Une fusion créative

souffleur de verre
LES MÉTIERS D’ART SONT DES VECTEURS DE CRÉATION AU SEIN DE LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE. ILS SONT AU CŒUR DE L’ART QUÉBÉCOIS, EN CONSTANTE ÉVOLUTION, FAISANT DES TECHNIQUES ANCESTRALES DES SUJETS D’ACTUALITÉ. C’EST PAR LES INSTITUTIONS QUI LES INCARNENT QUE SE TRANSMETTENT LES CONNAISSANCES ET LES SAVOIR-FAIRE QUI FONT PERDURER CES DISCIPLINES À TRAVERS LES DÉCENNIES. CETTE SÉRIE D’ARTICLES SE VEUT UNE PRÉSENTATION DE CHACUNE DES DISCIPLINES QUI COMPOSENT LES MÉTIERS D’ART ET QUI FONT RAYONNER LA CRÉATIVITÉ QUÉBÉCOISE. NOUS AVONS DÉJÀ ABORDÉ LE MÉTIER DE CÉRAMISTE, CELUI DE JOAILLIER ET D’ÉBÉNISTE. NOUS ABORDERONS MAINTENANT LE MÉTIER DE SOUFFLEUR DE VERRE.

L’art est à la fois intemporel et terriblement ancré dans son époque. Ces métiers, qui se déclinent en une variété de disciplines, sont à la fois anciens et modernes, à cheval entre le moment de leur création et le moment de leur application. Certains restent davantage attachés au passé que d’autres. Le travail du verre est l’un de ces centenaires dont les outils et la matière ont peu changé à travers le temps. Être souffleur de verre nécessite d’innover et de chercher le juste équilibre entre la tradition et la modernité. C’est sur ce métier inscrit dans la délicatesse et une toute autre temporalité que cet article se penche.

Les technicités du métier

Le métier de souffleur ou souffleuse de verre, comme son nom l’indique, consiste à travailler le verre comme matière de base. Ce dernier se divise selon une typologie binaire. Le verre clair, soit incolore, se différencie du verre coloré. Il doit y avoir une compatibilité des matériaux choisis pour que le travail puisse combiner l’un et l’autre. Le verre a une versatilité impressionnante. Ce dernier peut se recycler un nombre quasi incalculable de fois. Le verre peut être fondu et refondu à répétition pour être remodelé de diverses façons. Cette matière produit alors peu de pertes et d’excédents..

souffleur de verre


«

arce que nous avons l’environnement à cœur, au lieu de jeter nos pièces de verre ratées, nous les recyclons pour en faire de nouvelles créations. Ainsi, il nous est possible de diminuer nos déchets de 50%, facilement. Par ailleurs, toute cette matière recyclée nous offre la chance de créer des œuvres nouvelles et de pousser notre recherche artistique davantage. ous pouvons , grâce à cette récupération, offrir aux visiteurs comme aux Madelinots des panneaux de verre à intégrer dans l’architecture. »

– Catherine Chevrier-Turbide et Sophie Bourgeois, La Méduse


Le processus de transformation du verre, du passage de matière à œuvre d’art, peut se résumer en trois grandes étapes distinctes. Dans un premier temps, le verre clair est maintenu en fusion constante dans un premier four dont la température apparaît établie à 1300 degrés Celsius. Ce verre à cheval entre l’état liquide et solide est alors saisi à l’aide de bâtons en acier inoxydable. Le travail du verre peut véritablement commencer à l’aide des diverses techniques et le verre de couleur peut être ajouté. Le verre doit demeurer en fusion pour rester malléable. Il est donc régulièrement réchauffé dans un second four tout au long de l’ouvrage. Finalement, une fois la pièce achevée, celle-ci est disposée dans un troisième four où elle est refroidie de manière progressive pour pas qu’elle se fendille lors de sa fixation. Cette étape est d’une durée approximative d’une nuit.

Le travail du verre varie en fonction de l’artiste qui s’y dédie. La signature de chacun se sent au travers de son art. Il y a trois grandes avenues au travail du verre, soit façonner, souffler et sculpter. Plusieurs variantes se greffent alors à celles-ci. Le travail au chalumeau permet un travail plus délicat, un peu comme une version microscopique du travail du verre. Il y a également le thermoformage. Une technique de travail du verre à plat à très haute température, ce qu’on appelle aussi du verre fusion.

souffleur de verre

Le dévouement derrière l’art

Le travail du verre, comme l’ensemble des métiers d’art, n’est pas une voie des plus simples. Se lancer comme souffleur de verre ou se lancer dans l’art en général nécessite un lot important de persévérance et de patience. L’équipement pour travailler le verre est coûteux et important en termes de quantité. Il faut être déterminé pour mener à bien la création de son propre atelier, s’il y a lieu. De plus, la créativité, l’imagination et l’originalité sont de mise si on désire dépasser le passé immémorial de ce métier d’art pour en faire quelque chose d’actuel et de superbe. Finalement, comme pour toute petite entreprise, le travail d’équipe doit être rigoureux. Il est fondamental de bien s’entourer pour démarrer son affaire et se lancer dans le domaine artistique. Il faut travailler sans relâche et mettre de l’avant optimisme et confiance en soi pour tracer sa voie. Cela veut dire de considérer avec indulgence ses erreurs. Elles font partie intégrante du cheminement et poussent au dépassement.

souffleur de verre


« Définitivement, on dirait à quelqu’un qui pense faire le choix des métiers d’art comme travail principal d’être optimiste face à l’avenir, de bien s’entourer et de se faire confiance ! En suivant son besoin de créer et de s’exprimer, on finit par tracer son propre chemin artistique et si on est à l’écoute et sensible à ce qui nous entoure, on sait saisir les bonnes opportunités pour avancer. Il faut travailler fort, comme dans tous métiers pour faire sa place, mais le monde a besoin de créativité et de métiers d’art pour être un meilleur environnement où vivre! »

– Catherine Chevrier-Turbide et Sophie Bourgeois, La Méduse


Sous les projecteurs

Signé Local compte parmi ses membres quelques artistes du verre. La Méduse en fait partie et a été une collaboratrice précieuse à cet article. L’entreprise est située aux Îles de la Madeleine et est le plus vieil atelier de verre soufflé au Canada. Elle met fièrement de l’avant son caractère insulaire et intègre du sable de plage ou du bois de grève à ses réalisations. Ses deux copropriétaires, Catherine Chevrier-Turbide et Sophie Bourgeois, constituent un duo énergique et créatif qui renouvelle sans cesse le travail du verre.

souffleur de verre


« Dans son travail, Sophie joue avec les équilibres, les pleins et les vides, dans une recherche de légèreté et d’esthétisme. Elle travaille d’abord la technique, qui, pour elle, est plus qu’un outil, mais l’aboutissement d’une maîtrise de la matière et donc un accomplissement comme artiste verrier. La technique, ensuite la forme, puis le sens. Voilà les aspects qui définissent dans le même ordre les créations de Sophie Bourgeois. »

« Influencée par le milieu insulaire d’où elle est issue, Catherine Chevrier-Turbide s’intéresse à cette proximité obligée entre les gens. À travers ses créations en verre, elle explore le «vivre-ensemble obligé». Ainsi, elle crée des microcosmes de verre, des îlots de verre, des univers où elle met en relation différents éléments en verre. Les rencontres qui en résultent sont parfois superbes, parfois curiosités. Il y a d’abord la rencontre entre elle et l’œuvre et ensuite l’envie que l’œuvre rencontre d’autres gens. »


Leur atelier propose aussi une boutique, des cours et des visites guidées. Tout y est pour plaire aux locaux comme aux touristes. L’entreprise fabrique des méduses de verre représentatives de son identité parmi ses nombreuses créations. Elle s’est récemment lancée dans la création de lustres. Elle travaille également, depuis une quinzaine d’années, à l’intégration de cendres de défunts à des œuvres d’art pour en faire des souvenirs.

souffleur de verre

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Boutiverre

Boutiverre

Boutiverre

Grâce à une démarche et à un savoir-faire hors du commun, Boutiverre vous propose une solution unique en matière de luminaires et d’objets décoratifs. Tous les produits sont façonnés dans notre atelier de verre soufflé à partir de verre recyclé selon les techniques traditionnelles. Qu’importe le caractère de votre décor! Les luminaires et décorations Boutiverre sauront s’y intégrer parfaitement, tout en lui donnant une touche d’originalité!

Verrerie de la montagne

Verrerie de la Montagne

Verrerie de la Montagne

Artiste verrière professionnelle œuvrant également en art visuel, Nancy Couturier, est native de Ville-Marie.
Propriétaire de la Verrerie de la Montage depuis septembre 2009, elle a aménagé un espace de création où elle confectionne des objets divers, des vitraux et des bijoux. À l’aide de chalumeaux, de fours, de coupe-verres, de scies, de meule, de fers à souder ainsi que bien d’autres outils, Nancy souffle le verre, le fusionne et le rend malléable pour pouvoir le réinventer.

En bref, le travail du verre est un art centenaire qui perdure à travers les époques. Produit d’un renouvellement, d’un recyclage et d’une grande originalité, le verre se transforme pour se parer de ses plus beaux atours et devenir une création artistique superbe. Le travail du verre demeure alors un métier d’art à découvrir et à redécouvrir constamment.

Révisé par Sandrine

crédits photos: La Méduse

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