Selfish Swimwear : des maillots durables et intemporels

Selfish Swimwear, c’est l’entreprise tout droit sortie de l’univers créatif de Naomie Caron qui, depuis 2017, accompagne ses clientes vers le maillot idéal, fabriqué depuis son atelier. C’est en discutant avec une fervente de « slow fashion » que, tranquillement, la chaleur a pu transpercer l’écran et m’inviter à me faufiler dans un univers unique et inventif.

Baigner dans l’univers de la mode

Diplômée en 2011, Naomie savait qu’elle devait avoir sa propre entreprise si elle voulait mettre à profit sa formation en design de mode. L’important, c’était de trouver son créneau, ce qui allait la différencier. Après quelques années à créer différentes catégories de vêtements – lainages, vêtements pour homme, robes de soirées et même de mariée – son amie l’approche en lui disant qu’elle ne trouve pas de maillot de bain. La création qu’elle lui fit n’a non seulement comblé son amie, mais a permis à d’autres designers de confirmer que sa niche était trouvée… Et c’est ainsi que Selfish Swimwear naît.

D’ailleurs, le choix du nom, il s’est fait comment?

À la première lecture, il serait facile de ne constater que la connotation négative du mot « selfish » (égoïste). Rapidement, cependant, on comprend tout à fait le sens de la marque avec l’image qu’elle souhaite créer. Premièrement, le choix de l’anglais s’est fait car l’exportation est primordiale dans le domaine de la mode. Une des missions de l’entreprise étant d’encourager la diversité corporelle, de permettre aux femmes de se sentir bien avec elles-mêmes, Naomie a pensé à « self-care ». Puis, le choix s’est arrêté sur « selfish », qui est composé de deux mots qui rappellent la mer, soit sel et « fish » (poisson).

Un service personnalisé

Les maillots de bain de Selfish Swimwear sont vendus dans différents points de vente. Bien malheureusement cependant, le contexte pandémique a chamboulé l’accessibilité aux points de vente avec lesquels la marque faisait affaire. « Dans le maillot de bain, c’est complexe : ça prend beaucoup d’attention avec la cliente. Certains points de vente ne sont parfois pas prêts à avoir cet engagement-là, donc ils font peu de ventes », nous dit l’entrepreneure.

Par contre, Naomie se plaît à offrir son service personnalisé : « J’aime ouvrir la porte pour des essayages privés et j’adore voir les clientes sortir heureuses. » Cela la différencie des compétiteurs et il n’est pas impossible que cela mène l’entrepreneure à ouvrir une boutique avec pignon sur rue avec ses maillots. La visibilité sur sa clientèle que permet l’essayage personnalisé pour Naomie vaut de l’or. Certaines clientes achètent un premier morceau puis reviennent acheter le kit complet au printemps, tandis que d’autres reviennent avec des amies.

De nouveaux marchés

Avant de tenter le tout pour le tout pour intégrer des marchés outre-mer, Naomie croit qu’elle doit faire accroître la confiance envers son entreprise dans le marché nord-américain. Au Québec, son objectif est d’atteindre les régions, elle qui vend surtout dans les grandes villes. Lors d’une participation à un salon du maillot de bain en Floride, elle avait vite constaté à quels points les marchés pouvaient être différents et nécessitent donc beaucoup de recherche pour les intégrer. Un exemple : les imprimés sont populaires chez nos voisins du sud, alors qu’au Québec, on aime davantage les couleurs unies.

Les achats en ligne ont pris rapidement de l’ampleur, ce qui permet à l’entrepreneure de constater qu’elle a eu beaucoup de nouvelles clientes. La motivation est alors venue de créer une nouvelle collection et de profiter des opportunités du marché. Avec une baisse des voyages dans le sud, Naomie a créé plus de prêt-à-porter, autre que des vêtements de plage. Il y a eu aussi le « biker short », sorti au printemps, et des vêtements pour l’entraînement à la maison, qui est venu s’immiscer grandement dans les ménages.

La créatrice s’inspire beaucoup des cahiers de tendances dans son processus créatif, mais crée des pièces plus « atténuées », car elle veut que ses collections demeurent le plus possible intemporelles. Pour les petites entreprises, il est plus difficile d’opter pour l’avant-gardisme sans se tromper, nous dit l’entrepreneure, qui explique que les modes prennent parfois deux ans à traverser l’océan, de l’Europe au Québec.

Une façon responsable de nager

Selfish Swimwear ne sort volontairement qu’une collection par année. Il y a beaucoup de surconsommation qui vient avec le « fast fashion », ce que l’entrepreneure déplore. Elle crée ses morceaux pour qu’ils aient une durabilité d’au moins cinq ans et réutilise des couleurs similaires afin qu’une cliente puisse ne racheter que le morceau qu’elle doit remplacer. Le nylon qui est utilisé est de très haute qualité et les garnitures faites d’alliages de métaux plaqués or 22 carats.

La création de son entreprise a également été motivée par la difficulté de trouver des maillots faits de matières écoresponsables. En ce sens, la fibre de nylon est recyclée : au lieu d’aller puiser, le fournisseur réutilise du caoutchouc, des tapis, des pneus pour en extraire le pétrollium et réutiliser la fibre. Dans l’emballage également, tout est fait pour réduire l’empreinte écologique : facture courriel, pas d’étiquettes et on utilise des enveloppes et des cartons de remerciement recyclés. Dans son approche écologique, des instances gouvernementales lui ont démontré de l’intérêt pour appuyer la transition écologique, ce qui la motive à garder son processus de fabrication tel qu’il est.

Les défis du quotidien

Pour Naomie, le plus gros défi c’est de se transformer en experte du marketing pour promouvoir ses produits. « Les artisans ne sont pas toujours bons dans la communication de l’image de marque qu’ils souhaitent pour leurs produits ». Par exemple, elle admet que promouvoir la diversité corporelle dans son visuel est un défi constant. Petit à petit, elle réussit à transposer le service personnalisé en ligne, entre autres en ayant instauré le clavardage disponible sur le site web de Selfish Swimwear.

Avis à celles pour qui trouver un costume de bain est comparable à chercher une aiguille dans une botte de foin : Naomie confirme qu’il n’y a aucune cliente ayant sorti de son atelier sans maillot… Le plus difficile, c’est de le choisir!

Révisé par Rédaction MF