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L’alimentation de proximité : des marchés aux paniers

L’alimentation de proximité : des marchés aux paniers

L’alimentation locale est décidément mon cheval de bataille, et la première botte d’asperges du Québec m’amène chaque année mon petit souffle d’espoir. Quoi de mieux que des produits frais cultivés près de chez soi? Les serres québécoises nous fournissent plusieurs bons produits durant l’hiver, mais la belle saison nous apporte beaucoup plus de variété et une proximité accrue avec les producteurs.

Que vous vouliez intégrer davantage d’aliments locaux à votre menu, ou simplement continuer à explorer les richesses de notre terroir, de multiples possibilités s’offrent à vous un peu partout au Québec.

Les marchés publics

Pour moi, les marchés publics sont incontournables pour les amoureux des produits locaux. Au surplus, pour les curieux avides de découvertes, ils permettent de découvrir des produits un peu plus particuliers et moins connus, comme les têtes de violon, les fleurs de ciboulette, le pissenlit et la liste est très loin d’être exhaustive. Le fait de se les procurer directement du producteur ou, du moins, d’un distributeur bien informé, permet aussi de demander des conseils et de poser plusieurs questions en lien avec les produits.

J’ai personnellement le bonheur de travailler à quelques mètres du doyen des marchés publics du Québec: le marché public de Saint-Hyacinthe. Aujourd’hui bien établi et très fréquenté par les citoyens, le marché offre une multitude de produits locaux, souvent offerts par des producteurs des municipalités voisines. Savoir que le légume ou le fruit est cueilli le matin même et vendu aussitôt aux clients est un avantage inestimable, notamment lorsque l’on pense que certains fruits et légumes similaires peuvent voyager des milliers de kilomètres pour arriver jusqu’à nous.

crédit : Maude St-Onge

La grande majorité des gens connaissent le Marché Jean-Talon, véritable paradis des produits frais et locaux, mais les autres marchés, que ce soit dans les villes ou en région, sont malheureusement moins connus.

Pour les citoyens de Montréal, l’association les Marchés publics de Montréal (MPM) regroupe six grands marchés publics de la ville. Leur site web permet notamment de les localiser et de planifier sa visite en consultant la liste des marchands. Une foule de recettes et d’articles sont aussi proposés pour inspirer les locavores avant ou après leur visite.

crédit : Maude St-Onge

L’Association des marchés publics du Québec, qui regroupe quant à elle les marchés de région, propose des services similaires. La liste des marchés est d’ailleurs impressionnante à l’échelle de la province! De plus, chaque région propose ses produits de niche et promet de belles découvertes. Pourquoi ne pas organiser des escapades d’agrotourisme pendant vos vacances? Les gourmands seront alors servis! À noter que la Semaine québécoise des marchés publics se déroulera du 10 au 19 août 2018 partout au Québec.

Vous pouvez également partir à la chasse aux marchés indépendants ou itinérants, souvent installés dans les petits villages à des périodes fixes chaque semaine ou chaque année. Ce sont souvent les plus conviviaux!

Les paniers fermiers et/ou biologiques

Une tendance forte depuis les dernières années est l’abonnement à un panier local. À ceux pour qui la fréquentation des marchés n’est qu’occasionnelle, ou qui ne savent pas par où commencer, les paniers biologiques ou fermiers sont une excellente option. Cela facilite également l’accès à des aliments biologiques et ce, à meilleur coût.

En bref, le principe des paniers consiste à payer, en début de saison ou par versements, un montant fixe saisonnier pour un nombre donné de paniers, qui sont livrés sur une base hebdomadaire près de chez vous, ou disponibles directement à la ferme. Certains se questionnent sur le fonctionnement de ces systèmes, mais l’objectif est très simple: permettre aux producteurs de connaître le volume de leur production et financer toutes les étapes de leur entreprise.

En effet, lorsqu’on achète une tomate, il ne faut pas oublier les étapes derrière le produit: préparation de la terre, fertilisation, plantation, entretien, cueillette, arrosage, etc. Ainsi, lorsque les producteurs savent dès le départ la quantité de légumes et de fruits précommandée et qu’une partie de leur production (paniers) est financée, cela facilite la viabilité et la gestion financière de l’entreprise.

Les Fermes Lufa ont quant à elles construit un empire dans la grande région de Montréal en offrant une vaste sélection de produits locaux. Ils sont d’ailleurs listés sur leur site web afin de permettre aux « Lufavores », qui se comptent maintenant par dizaines de milliers, de surfer parmi les meilleurs aliments locaux. Leur système de livraison de paniers est également très développé un peu partout au Québec.

Lufa se démarque également par sa méthode de production et d’approvisionnement, qui allie production locale sur les toits des immeubles de l’Île et « importation » de producteurs situés sur les rives du Saint-Laurent. En bref, leur offre est riche et diversifiée, et a tout pour plaire aux consommateurs. L’offre biologique n’est cependant pas mise en valeur, contrairement à plusieurs fermiers plus régionaux.

Le programme Fermiers de famille, de l’organisme Équiterre, répertorie plusieurs producteurs locaux qui offrent un abonnement aux paniers, le tout via une interface jointe à une carte du Québec. Vous pouvez voir facilement les fermiers près de chez vous ainsi qu’une description de leurs histoires et de leurs entreprises. Tout y est pour vous attacher aux personnes qui produiront avec passion les aliments que vous consommerez tout au long de l’été, et jusqu’en octobre.

Manger local, pourquoi s’en passer?

Avec la diversité de l’offre d’aliments locaux à laquelle nous avons accès dans nos belles régions, il y a peu de raisons de s’en priver. L’agrotourisme, très développé au Québec, est également une belle façon d’en profiter et d’explorer notre terroir par les gens qui cultivent et produisent ce qui constitue notre carburant quotidien. J’espère franchement que les dernières minutes vous ont convaincu de consommer davantage d’aliments locaux et de les promouvoir dans votre entourage, le tout afin de soutenir la grande richesse qu’est notre agriculture locale québécoise.

crédit photo de couverture : Maude St-Onge

Révisé par Catherine

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